LeGuideDesMétiers

Métier
Eleveur, Eleveuse

Agriculteur / Agricultrice 

Avant de présenter les personnes qui exercent cette activité, il est intéressant de se remémorer - avec quelques chiffres sur le cheptel et sur les exploitations – la place prise par ce secteur d’activité au sein de l’agriculture du pays. Ceci nous permettra de mieux mesurer l’importance du rôle de ces professionnels éleveurs et chefs d’exploitation.   

Plusieurs filières composent les activités d’élevage. On peut citer les filières bovines, puis, les filières porcine, ovine, caprine, chevaline et avicole pour citer l’essentiel du secteur qui nous intéresse. 

Pour les premières filières (vaches allaitantes, vaches laitières, élevages pour la viande) en 2017, le cheptel  s’élevait à  18,5 millions de bêtes. (source Agreste - Ministère de l'agriculture) Selon les informations publiées 33000 exploitations seraient spécialisées dans l’élevage de bovins pour la viande (chambres d’agriculture - 2015) Pour l’élevage de vaches laitières, on a relevé le chiffre de 63 600 exploitations en 2015 (site produits-laitiers.com) et un chiffre voisin d’exploitation spécialisées dans les vaches allaitantes. 

Même si au final ces chiffres ne s’additionnent pas sans une analyse plus fine, les filières « bovines » constituent au total largement plus d’une centaine de milliers d’élevages et donc un nombre d'éleveurs du même ordre, des professionnels qui sont aussi des responsables d’exploitation. 

Pour ce qui concerne la filière porcine, selon le site internet leporc.com, il est précisé que le pays compte 14000 élevages qui produisent près de 24 millions de porcs charcutiers. 

De son côté la filière ovine compte 5,42 millions d’adultes (brebis) et près de 70 000 élevages. 

Pour la filière chevaline, en 2017 le pays compte selon l’IFCE Institut français du cheval et de l'équitation (https://www.ifce.fr) un million d’équidés. Pour ce qui concerne les élevages, l’IFCE en comptabilise une trentaine de milliers. 

La filière caprine compte un million de têtes avec seulement 6000 éleveurs professionnels. (producteurs de lait de chèvres et de fromages)  

Enfin la filière avicole (poulet, dinde, pintade, canard à rôtir, caille, pigeon) Sur le site la volaille-francaise.fr 14000 professionnels sont dénombrés comme éleveurs; 

Ainsi on constate après ce tour d’horizon que cette profession d’éleveur rassemble des profils spécialisés au niveau de la filière au sein de laquelle ils travaillent. Du point de vue effectif, si l’on additionne celles et ceux qui exercent ce métier - quelle que soit la filière-  ce sont  plus de 200 000 professionnels qui peuvent se prévaloir de cette spécialisation professionnelle d’éleveur. 

C'est tout de même un effectif qui mérite que l'on expose l'ensemble de ce qui peut les rapprocher afin de de mieux percevoir en quoi consiste cette activité d'éleveur. 

C'est ainsi que en fonction de la filière, si les éleveurs sont face à des enjeux différents; ils sont tous  «  au service du développement de l’animal » prenant en compte la recherche du bien être animal; soucieux d’éviter les épizooties à l’origine de drames absolus –abattage de troupeaux …  ; Ils sont tous à la recherche de la qualité et, pour une partie d’entre eux, ils adhèrent aux règles définies pour une production agricole labellisée Agriculture Biologique

Au-delà, certains restent tributaires des conditions météorologiques (pour le fourrage par exemple)  Tous sont tributaires des aléas du commerce extérieur et des relations internationales. Confrontés à la grande distribution, au libéralisme qui s’est imposé à l’échelle de la planète ils sont des acteurs qui subissent les fluctuations des cours des marchés mettant à mal les conditions exploitation de leurs élevages (incapacité de remboursement des prêts pour les investissements en bâtiment, en matériel, dans l'impossibilité de s'attribuer des salaires rémunérant le travail fourni) 

Si l’on ajoute une mobilisation permanente tout au long de l’année, parfois nuit et jour, on comprend en fait que ces professionnels doivent être « costauds » sur tous les plans pour s’en sortir.  

Il n’en demeure pas moins que ces métiers restent selon les éleveurs eux-mêmes et leurs représentants  « Des métiers de passion et de responsabilité »  site la-viande.fr  « Eleveur, c’est un métier de passion » est-il proclamé sur l’un des sites d’information sur la filière porcine.  

Ainsi trouvent-ils au-delà de ce qui est relevé ci-dessus les ressources pour se « battre » et souvent pour progresser. 

C’est en fait leur sens de l'organisation au niveau de l’élevage, ce sont les connaissances qui sont les leurs vis-à-vis des soins quotidiens aux animaux, c'est la maîtrise des techniques de reproduction et d’élevage, de la sélection des produits destinés à l’alimentation animale, de leur solidarité au sein des groupements et structures qu’ils ont créer; autant de compétences qui leur permettent d'être reconnus comme des professionnels de haut niveau. 

Ils utilisent aussi les services d’assistance technique et de conseil qui se sont développées soit au sein du réseau des chambres d’agriculture, soit via leurs coopératives et groupements pour se maintenir au meilleur niveau. Enfin, les éleveurs sont aussi de véritables managers à la tête d'entreprises face à des marchés dominés par des géants.  

Quelles formations pour réussir dans ce secteur ?

Un BTSA option productions animales est le niveau recommandé pour exercer ce métier difficile avec – personne n’en doute – une obligation d’avoir une expérience terrain préalable et significative, au delà des stages obligatoires. Des connaissances solides en alimentation animale, une capacité d’analyse et de perception des premiers signes de maladie du troupeau, une grande rigueur pour ce qui relève de l’hygiène des bâtiments; Etre entraîné pour ce qui concerne l’estimation des animaux lors des achats et ventes. Capable en même temps d'avoir une organisation comptable et financière solide. Tels sont les éléments qui composent les bases du métier. 

Il est aussi possible de réussir avec seulement un CAP/BEP Agricole en productions animales, agriculture et élevage. Dans ce cas, on imagine combien il peut être nécessaire d’avoir évolué dès son plus jeune âge au sein d’une exploitation d’élevage. 

Par contre, le BP Responsable d’exploitation agricole est demandé lorsqu’un éleveur (en particulier un jeune agriculteur) sollicite un prêt auprès d’une banque ou d’un organisme de crédit; une façon de reconnaître le haut niveau de responsabilité qui accompagne cette activité professionnelle. 

Au-delà des enseignements agricoles définis pour les jeunes, il faut souligner « l’impérieuse nécessité » de suivre des sessions de formation professionnelle destinées à des éleveurs en charge d’une exploitation. Ce sont ces stages qui constituent des temps forts permettant aux participants d’être opérationnels sur tous les nouveaux aspects techniques qui voient le jour.  Il peut aussi  suivre des formations « constructeur» pour les équipements et les installations nouvellement en service et participer aux salons spécialisés qui lui donneront l'occasion de rencontrer des professionnels et de découvrir les bonnes pratiques à l'origine de gains de productivité. 

Au total, partageons nous cette passion?; un métier comme beaucoup de métiers de l’agriculture qui ne peut laisser indifférent. Il apparaît que, compte tenu de l’âge des éleveurs dans certaines filières, des opportunités d’installation peuvent exister pour des jeunes. La réussite peut aussi être au rendez-vous pour des reconversions en cours de carrière.

Enfin, en agriculture comme dans de nombreuses autres activités, le développement des technologies (automatisation, robotisation, recherches agronomiques, drones...etc ….) permet à une nouvelle génération d'éleveurs de s'imposer. Un métier d'avenir exigeant, compliqué sur le plan économique, mais passionnant en raison de cette relation singulière des éleveurs avec les animaux des troupeaux dont ils ont la responsabilité. 

Quelles sont les formations pour devenir Eleveur, Eleveuse ?