Coup de cœur pour le métier de «chercheur d'or........rouge»

Jean-Yves Gourvès / mercredi 04 décembre 2013


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Au hasard des recherches sur Internet, la surprise est grande lorsque l'on découvre dans notre pays ces professionnels qui exercent une activité peu commune celle de safranier. Il s'agit d'agriculteur ou d'agricultrice engagé principalement - ou en complément d'une autre activité - dans la culture du safran.
Seulement 157 exploitations ont été recensées en 2010. Ils cultivent le croqus dont le nom savant est  Crocus sativus communément appelé le safran.
Cette plante à bulbe donne en octobre des fleurs mauves qui possèdent un pistil rouge orangé composé de 3 filaments. Ces filaments récoltés au moment de la floraison (dont la durée n'excède pas 48 heures) séchés et conservés correspondent au safran, épice aux essences subtiles considérée du point de vue valeur comme la plus chère du monde... d'ou le surnom des safraniers que certains appellent les chercheurs d'or rouge.
Connu depuis l'antiquité pour ses vertus médicinales, le safran est aujourd'hui apprécié en cuisine pour  accompagner et parfumer les plats. Ses emplois orientés vers le bien être n'ont pas disparus pour autant.
De l'ordre de 200 fleurs sont nécessaires pour produire un gramme de safran sec dont le prix se situerait autour de 30€ le gramme !
Franceagrimer – Etablissement national des produits de l'agriculture et de la mer - a publié début 2013 une étude proposant un potentiel de production pour la France de 250 kg (selon cette organisation la production effective ne dépasserait pas quelques dizaines de kg) L'étude relève que l'essentiel de la production reste situé dans le Quercy même si cette culture semble s'étendre dans de nombreuses régions françaises (PACA, Limousin, Bretagne, Pays de la Loire, Rhône Alpes....)
Au total, l'on perçoit que celles et ceux qui s'engagent dans cette activité doivent apprécier la campagne et la vie rurale. Comme, agriculteur, - ou agricultrice spécialisé (ée)-  le safranier aime travailler la terre, assurer la plantation des bulbes et leur protection vis à vis des maladies ou des prédateurs; puis, surtout, effectuer avec minutie l'émondage des pistils courant octobre au moment de la floraison. En parallèle, préparer les futurs espaces pour la plantation des bulbes qui ne peuvent  rester indéfiniment sur la même parcelle.  
Au delà, ils doivent faire preuve des qualités requises lors des contacts avec les acheteurs professionnels et défendre auprès d'eux la qualité de leur production. Ils sauront aussi mettre en valeur sur Internet leur safranière et leur production afin d'effectuer des ventes directes auprès de restaurateurs, de labos et plus largement du public.
Pour les personnes qui s'intéressent à cette activité, le plus souvent elles prennent contact avec un safranier qui organisent des sessions de formation souvent en 2 temps: juillet pour la plantation des bulbes et Octobre pour la récolte des pistils. Ces stages sont l'occasion d'échanges sur les bonnes pratiques, les erreurs à éviter, les principales contraintes, notamment celle davoir à disposition des terrains pour planter les bulbes. Enfin, les « entrants » dans le métier auront toutes les informations sur les associations, groupements, unions et syndicats professionnels qui tissent des liens d'un côté avec les pouvoirs publics et de l'autre avec les organisations d'exportateurs étrangers qui travaillent sur le marché mondial.
Sites utiles: Safraniers de France; Franceagrimer - Photo Safran de Bretagne

Jean-Yves Gourvès 

Informations sur l'auteur

Jean-Yves Gourvès

Jean-Yves Gourvès est le créateur de la base de données Net-Guidance qui depuis plus de 20 ans propose des milliers de fiches métiers et les formations qui permettent d'y accéder. Le site LeGuideDesMétiers repose sur cette base de données.